• La peinture à base de pigments naturels a été utilisée dès l'antiquité ; fidèles à notre démarche d'archéo-compatibilité, nous avons opté pour la peinture dite de lait, (préparée, comme son nom l'indique, à partir de lait) dont on sait que le constituant actif, la caséine entrait dans la composition des enduits pour fresque murales, notamment en Gaule romaine

    http://www.culture.gouv.fr/culture/conservation/fr/stefanaggi/pdf/techpeinture.pdf  


    La recette présentée ci-dessous est une adaptation de :
    http://www.bab-la-bricoleuse.net/tutos-brico/la-peinture-de-lait/

    a) Le liant : pour initier le processus de fabrication de notre peinture de lait, la caséine
    est extraite en réchauffant le lait à 40° C puis en faisant précipiter les protéines du lait par ajout de vinaigre blanc d'alcool (qui contient de l'acide acétique). En fait, dans notre expérience, nous avons extrait 170 g de caillé (protéines du lait dont la caséine + matières grasses) à partir d'un litre de lait, en le filtrant pour le séparer du petit lait. C'est ce caillé qui est utilisé par la suite et qui est additionné de produit alcalin (ammoniaque alcali*) permettant sa stabilisation et jouant aussi le rôle de solvant.

    http://www.cstfelicien.qc.ca/Scinat/cyberexpojournal2005/w05c07.pdf
    La caséine (du caillé) constitue le liant dans la peinture de lait ; elle possède un fort pouvoir adhésif.

    SDC12459.JPG

    les 170 g de caillé extrait d'un litre de lait  (céramique réalisée par Bellorix)

     

    b) La charge : la craie (broyée en poudre très fine équivalente au blanc de Meudon) joue le rôle de charge opacifiante dans la peinture de lait que nous avons testée. Il faut mélanger en proportions égales (déterminées par pesées) le caillé, la craie broyée et l'eau. L'idéal est d'obtenir un mélange ayant la consistance d'un yaourt crémeux (sans grumeaux). A ce mélange blanc et mate, peut être rajouté un pigment.

    SDC12461.JPG

    la craie broyée

     

    c) Le pigment naturel : oxyde de fer rouge

    Nous avons choisi d'utiliser un pigment 100% naturel, l'oxyde de fer rouge. Appliquée sur le bouclier, notre peinture donne une teinte rouille. Le rouge était une couleur prisée des guerriers celtes de l'antiquité.

    SDC12464.JPG

    le pigment naturel

     

    d) Le mélange des ingrédients

    SDC12465.JPGLa peinture est prête
    SDC12467.JPG

    e) La peinture du bouclier
    L'application de la peinture de lait sur un support en bois est très agréable. La peinture a un très bon pouvoir couvrant et sèche très vite (sur les photos, ci-dessous, les zones sombres correspondent à la peinture qui vient tout juste d'être appliquée). En séchant, la peinture s'éclaircit un peu et son aspect est mat avec un léger grain. Après un certain temps, la peinture devient complètement imperméable.

    SDC12469.JPG SDC12471.JPG


    Précisons que 50 g de caillé (+ 50 g de craie broyée + 50 g d'eau + 3 petites cuillères de pigment) ont suffi pour peindre le bouclier, recto-verso. En conséquence, à partir d'un litre de lait, il est possible de préparer suffisamment de caillé pour 3 boucliers.

     

    f) Le résultat

    Voilà donc le type de peinture qui a pu être utilisé par les Gaulois. Dans cet exemple, la figure du cheval (inspirée d'une monnaie celtique insulaire, Grande-Bretagne), peint en blanc, sur fond oxyde de fer rouge évoque les vases gaulois arvernes et champenois réalisés selon la technique de peinture dite de la réserve.

    VaseArverneVase arverne
    Sources :
    http://www.yakinfo.com/article/sujet-4861,au-musee-bargoin-treize-vases-peints-gaulois.html
    http://www.arafa.fr/SPIP/spip.php?article40

    Et voilà le travail :
     SDC12472.JPG
    Le résultat est au-delà de nos espérances. Cette peinture est d'un très faible coût ; de plus, elle semble plutôt bien se conserver au frigo. Si vous souhaitez de plus amples informations sur le mode préparatoire, n'hésitez pas à nous contacter.

    ammoniaque alcali* : dans cette solution, l'ammoniaque est concentrée à 13% soit à peine plus que la concentration d'ammoniaque dans l'urine (5 %) qui a pu être utilisée dans le passé.




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  • Extrait (1) de "Pendant que les champs brûlent" de Durnacos

    - Viens t'asseoir près de moi, autour du feu, dit tendrement Nertomaros à son jeune fils, Durnacos. Durnacos s'éxecuta sans se faire prier tant il adorait les histoires que lui contait son père, le soir à la nuit tombée. La lueur des flammes projetait des ombres dansantes sur les murs blanchis de la maison de torchis.
    - Ce soir j'ai décidé de te raconter comment j'ai gagné ce bracelet de bronze, mon bouclier et ma valeureuse épée. Nertomaros  leva le bras droit, dont le poignet était orné d'un bracelet à tampons décorés de triscèles, et désigna le bouclier suspendu au mur et auquel était accrochée l'épée de fer.
    Il commença aussitôt son récit.
    - Lorsque j'étais enfant, tout comme toi, j'aimais à parcourir et explorer les berges de notre grand fleuve, Renos ; j'avais pris l'habitude d'y pêcher en compagnie d'un vieil homme qui habitait dans une vieille cabane de branchages. Il vivait assez loin de notre village et personne ici ne le connaissait. Cet homme était, je l'ai compris depuis, un solitaire, une sorte d'ermite. Il se nourrissait de sa pêche qu'il pratiquait avec de grands filets qu'il jetait à partir d'une barque. J'avais pris l'habitude d'aller le voir dès que les travaux de la ferme étaient terminés. J'aimais l'accompagner sur le fleuve pour l'aider à remonter son filet quand il était trop lourd. En récompense, il m'invitait à partager son repas avec lui et, tandis qu'il cuisait délicatement ses poissons, il me parlait du passé et des choses de la vie, petites et grandes, tout simplement. Il aimait à évoquer les grands combats qui avaient opposé notre peuple aux Sequani voisins ; il préssentait un danger beaucoup plus grand venu de plus loin, d'au delà des hautes montagnes blanches du Sud. Tu m'écoutes, Durnacos ?
    - Oui, répondit tout bas l'enfant qui dormait déjà à moitié.   
    Le père reprit le cours de son histoire.
    - J'aimais passer du temps avec ce vieil homme et je crois bien qu'il aimait aussi ma compagnie ; il s'appelait Catuboduos. Un jour, il a disparu et sa cabane aussi. Par un belle matinée d'automne, j'ai trouvé là-bas, à l'emplacement exact de la cabane du vieil homme, cette épée et le bouclier. Mais le plus étrange était cette corneille qui, à proximité, tenait le bracelet de bronze dans son bec ouvert et qui m'a laissé m'en saisir sans s'y opposer, comme s'il s'agissait d'une offrande. Je n'ai jamais plus revu le vieil homme. J'ai bien sûr parlé de toute cette histoire avec notre druide et tu sais ce qu'il m'a dit ?
    Le père s'interrompit, l'enfant s'atait endormi.  
    SDC11751.JPG
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  • Nous avons eu le très grand plaisir de participer à l'action menée en faveur du Téléthon, à Gerstheim, le 5 décembre 2009.
    SDC11828.JPG
    Dans ce cadre, nous avons présenté, au public, notre atelier monétaire.
    SDC11833.JPG

      Durnacos (à gauche) en compagnie de Lucterios

     

    Les fonds récoltés ont été entièrement versés au profit du Téléthon.

    Nous espérons, nous aussi bien sûr, que la recherche pourra avancer suffisament dans le domaine pour permettre de dégager de nouvelles voies thérapeutiques.


    C'est avec un grand plaisir que nous avons reçu ce document de l'AFM, témoignage de notre engagement.

    SDC12413.JPG  

     

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